L’âge de la génération Z et son impact démographique

1997 ou 1995 : à trois chiffres près, la génération Z change de visage. Ce point de départ, apparemment anodin, décide pourtant du nombre exact de jeunes concernés, de leurs références communes, de leur influence sur la société.

En France, l’Insee avance que la génération Z regroupe près de 12 millions d’individus, soit environ 17 % de la population. Un poids démographique qui ne passe plus inaperçu : ces jeunes font l’objet d’analyses serrées, tant pour décrypter leurs comportements que pour saisir les valeurs qui émergent de cette cohorte.

Qui sont vraiment les membres de la génération Z ?

On appelle génération Z, ou parfois Gen Z, ou Zoomers, l’ensemble des personnes nées entre 1995/1997 et 2010/2012. En 2023, ces jeunes adultes affichent entre 18 et 25 ans. Ils prennent le relais des Millennials (génération Y), tout en précédant la génération Alpha. Selon les organismes de référence, la tranche d’âge varie de quelques années, mais l’essentiel demeure : ces jeunes représentent aujourd’hui une part solide de la société française : autour de 17 %. À l’échelle mondiale, leur présence s’impose : ils pèseront 30 % de l’ensemble des actifs en 2024, et 27 % de la force de travail de l’OCDE l’année suivante.

Au-delà du nombre, la génération Z se reconnaît à un style de vie singulier. Ce sont les premiers à avoir grandi dans un monde saturé d’Internet, de smartphones et de réseaux sociaux. Leur quotidien se construit autour du numérique : ils sont 98 % à posséder un smartphone, à être connectés en permanence, à échanger sur des plateformes en ligne.

Pour illustrer l’ampleur de ce phénomène :

  • 98 % utilisent un smartphone, naviguent sur Internet, et participent activement à la vie sociale numérique.

La diversité, chez eux, n’est pas un simple mot : elle s’incarne dans la variété des origines, des cultures, des profils. Bien plus que les baby-boomers, la génération X ou les Millennials, la génération Z affiche une mosaïque inédite de parcours et d’expériences. Cette ouverture influence non seulement leurs aspirations, mais aussi leurs choix et leurs modes de vie. En France, aux États-Unis, en Chine ou au Brésil, ils dessinent de nouveaux contours à la jeunesse, et deviennent le centre d’attention des chercheurs, entreprises et institutions.

Valeurs, aspirations et modes de vie : ce qui distingue la génération Z des précédentes

Impossible de parler de la génération Z sans évoquer leur rapport instinctif et quotidien au numérique. Leur univers se structure autour des réseaux sociaux, qui orientent leur identité, leurs choix et la manière dont ils consomment. Plus de 6 jeunes sur 10 affirment s’appuyer sur l’avis des influenceurs pour décider d’un achat. Le smartphone n’est plus un objet, mais une extension naturelle du corps, utilisé pour s’informer, échanger, acheter… et s’engager.

Justement : s’engager, c’est le fil rouge de cette génération. Plusieurs axes se dégagent :

  • La justice raciale, la reconnaissance des droits LGBTQ+, l’égalité des sexes, l’inclusion : ces thèmes constituent le socle de leurs préoccupations.
  • Ils attendent des entreprises qu’elles assument une responsabilité sociale claire, et privilégient celles dont les actions sont cohérentes avec leurs convictions.
  • L’éco-conscience s’ancre durablement : 73 % déclarent être prêts à investir davantage dans des achats responsables, et 62 % préfèrent vivre des expériences plutôt qu’accumuler des objets.

Leur rapport au travail, à la réussite et à l’éducation s’exprime en quelques tendances majeures :

  • Flexibilité : télétravail et autonomie figurent en tête de leurs attentes.
  • Recherche de sens : ils privilégient les missions collaboratives et qui ont un impact positif, plutôt qu’un simple salaire.
  • Éducation : pour 76 %, le diplôme universitaire reste un atout stratégique pour avancer dans la vie professionnelle.

La santé mentale occupe aussi une place centrale. Face à la pression sociale, à l’anxiété, au sentiment d’urgence écologique, la génération Z revendique le droit au bien-être et à l’équilibre. Leur rapidité d’adaptation, leur manière d’aborder l’incertitude, viennent bousculer les cadres hérités des générations précédentes.

Mains de jeunes avec smartphones dans un café lumineux

Quel impact démographique et social pour une génération ultra-connectée ?

Nés entre 1995/1997 et 2010/2012, les membres de la génération Z jouent désormais un rôle décisif. En 2024, ils forment près d’un tiers de la population active à l’échelle mondiale ; en 2025, ils compteront pour plus d’un quart de la force de travail de l’OCDE. Cette montée en puissance accélère les transitions qui traversent le marché du travail, du numérique à l’écologie.

Ce groupe de jeunes adultes fait face à des obstacles bien identifiés :

  • Le coût de l’éducation grimpe chaque année
  • Le logement devient de plus en plus difficile d’accès
  • La précarité de l’emploi s’ancre dans le quotidien

À tout cela s’ajoute une pression financière grandissante, accentuée par la crise sanitaire. Résultat : un sentiment d’instabilité qui marque durablement leur vision de l’avenir, et une attention nouvelle portée à la santé mentale.

D’après Ipsos, 70 % des jeunes de la génération Z placent le stress et l’anxiété en tête de leurs préoccupations. Les défis s’accumulent : cyberharcèlement, éco-anxiété, difficulté à trouver un emploi stable. Le rapport au travail se transforme, avec une volonté affirmée de flexibilité et d’utilité. Face à ces attentes, les entreprises redéfinissent leurs méthodes managériales et repensent l’accueil des nouvelles recrues.

Cette transition démographique s’accompagne d’une diversité renforcée et d’une évolution des codes sociaux. L’engagement collectif s’exprime autrement : entre mobilisation individuelle et actions en ligne, la participation citoyenne prend de nouveaux visages.

En quelques années, la génération Z aura bousculé les lignes : numérique, diversité, engagement, santé mentale. Reste à savoir jusqu’où leur énergie transformera la société, et si le monde saura leur offrir l’espace dont ils ont besoin pour inventer leur avenir.

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