135 euros. Pas un de moins, pas un de plus. Voilà ce que risque aujourd’hui un jeune de 12 ans surpris au guidon d’une trottinette électrique sur la voie publique. Depuis septembre 2023, la loi française a tranché : circuler avant 14 ans, c’est non. Cette règle s’impose partout, à tous, peu importe la marque ou l’usage de l’engin, personnel ou en libre-service.
Ce durcissement ne vient pas seul : il s’accompagne d’une série de consignes précises sur l’équipement, la circulation et la responsabilité. Et ce n’est qu’un début : dès 2025, la réglementation va encore se resserrer. Les pouvoirs publics veulent reprendre la main sur ces engins qui séduisent les plus jeunes. Objectif affiché : instaurer des repères clairs pour tous, et renforcer la sécurité sur l’espace public.
Trottinette électrique à 12 ans : ce que dit la loi aujourd’hui
Impossible désormais d’ignorer le changement : depuis le 1er septembre 2023, le décret n°2023-848 a fixé de nouvelles règles pour l’utilisation des trottinettes électriques en France. Ces véhicules, officiellement classés parmi les EDPM (engins de déplacement personnel motorisés), exigent désormais un âge minimum de 14 ans. Un enfant de 12 ans, même accompagné, ne peut légalement circuler sur la voie publique avec ce type d’engin motorisé. Ce choix politique, soutenu par Elisabeth Borne, répond à la montée des accidents impliquant des mineurs et à l’essor rapide de la trottinette électrique chez les plus jeunes.
Le code de la route a donc évolué pour intégrer ces nouveaux modes de déplacement. Aucune obligation de BSR (brevet de sécurité routière) comme pour les cyclomoteurs, mais chaque utilisateur de 14 ans et plus doit disposer d’une assurance responsabilité civile. Cette garantie, loin d’être une formalité, permet d’indemniser un tiers en cas d’accident, un point non négligeable dans la gestion des sinistres où la part des mineurs progresse nettement.
Si la loi s’applique à tout le territoire, l’intensité des contrôles dépend beaucoup des villes. Les sanctions prévues pour non-respect de l’âge minimum trottinette varient : de l’amende à la confiscation pure et simple de l’engin en cas de récidive ou de comportement dangereux. En choisissant de fixer ce seuil, la France rejoint la dynamique européenne de responsabilisation des usagers et sort enfin d’un flou juridique qui a longtemps profité aux EDPM.
Peut-on vraiment rouler à 12 ans ? Les réponses aux questions fréquentes
La possibilité de rouler en trottinette électrique à 12 ans suscite encore des doutes. Depuis l’application du décret n°2023-848, la frontière est nette : il faut avoir 14 ans pour prendre le guidon sur la voie publique. Un enfant de 12 ans n’est donc pas autorisé à circuler ni sur la chaussée, ni sur la piste cyclable, quel que soit l’engin motorisé utilisé.
Quels sont les risques en cas de non-respect ?
La police municipale ne laisse pas passer les infractions à la réglementation trottinette électrique. Lors d’un contrôle, c’est souvent aux parents que s’adresse la sanction. Selon le problème constaté (âge, absence d’assurance, circulation sur une voie interdite), l’amende va de 11 € à 1500 €. En cas de récidive ou d’accident, la trottinette peut être saisie par les forces de l’ordre.
Pour bien comprendre les conséquences, voici les points à retenir :
- Âge minimum requis : 14 ans révolus
- Sanctions : amende, voire saisie de la trottinette
- Assurance responsabilité civile : obligatoire dès 14 ans
La loi ne prévoit aucune exception : même sous la surveillance d’un adulte, un enfant de 12 ans ne peut rouler. Mieux vaut le savoir avant de céder à la facilité, car certaines municipalités multiplient les contrôles. Sur terrain privé, le sujet n’est pas explicitement traité par le texte, mais dès qu’il s’agit de circuler sur la voie publique, l’interdiction pour les moins de 14 ans reste stricte.
Respecter les règles de sécurité : équipements et comportements essentiels
Rouler en ville ou sur une piste cyclable ne s’improvise plus. Pour garantir la sécurité à trottinette électrique, plusieurs équipements sont imposés dès que l’on prend la route. Le casque est obligatoire pour les moins de 14 ans et hors agglomération. Dès que la lumière baisse ou la visibilité diminue, le gilet rétro-réfléchissant doit être porté. Ces protections ne sont pas là pour décorer : elles réduisent réellement la gravité des blessures lors des accidents, en particulier chez les plus jeunes.
Les usagers doivent aussi s’équiper correctement, comme l’exige la réglementation :
- Des freins en parfait état, aptes à s’arrêter en toute circonstance
- Des feux avant et arrière pour rester visible à tout moment
- Un avertisseur sonore, indispensable en zone urbaine
- Des dispositifs réfléchissants sur les côtés pour être repéré de nuit
Les modèles récents de EDPM intègrent la plupart de ces éléments, mais un contrôle régulier s’impose. La vitesse maximale autorisée reste fixée à 25 km/h : dépasser cette limite, c’est risquer une contravention, mais aussi s’exposer à des conséquences beaucoup plus graves en cas de chute ou de collision.
Respecter ces consignes, c’est aussi suivre des règles simples : pas de passager, pas de circulation sur les trottoirs sauf dérogation locale, pas d’écouteurs ni de téléphone au guidon. La piste cyclable est le passage privilégié, sinon la chaussée à 50 km/h maximum. Pour le stationnement, seuls les espaces dédiés sont autorisés, et il faut veiller à ne jamais gêner les piétons. Chacun, quel que soit son âge, contribue ainsi à la sécurité collective sur la voie publique.
Ce qui va changer en 2025 : évolutions prévues de la réglementation
Un nouveau cap se profile en 2025 pour la réglementation des trottinettes électriques en France. Portée par la LOM et les recommandations européennes, une mesure phare est à l’étude : abaisser la vitesse maximale autorisée à 20 km/h pour tous les engins de déplacement personnel motorisé. Plusieurs grandes villes européennes ont déjà franchi ce pas, pour limiter la gravité des accidents impliquant jeunes utilisateurs et piétons.
Mais la refonte des règles ne s’arrête pas à la vitesse. Le ministère des transports travaille à une harmonisation européenne plus poussée. Parmi les pistes discutées :
- Le renforcement des équipements obligatoires, notamment pour la visibilité de nuit
- Une clarification du statut des utilisateurs de moins de 16 ans : accès progressif, expérience encadrée, conditions spécifiques
- L’intégration possible de tests pratiques ou de modules d’initiation à la circulation urbaine
La France s’appuie sur l’analyse des accidents enregistrés en 2023 et 2024. Le partage de l’espace entre cyclistes, piétons et usagers de trottinettes reste parfois tendu, et la future réglementation trottinette électrique doit répondre à ces défis concrets. Ce mouvement d’harmonisation avec l’Europe s’impose peu à peu, poussé par les collectivités locales et les constructeurs qui anticipent déjà ces évolutions.
Bientôt, la trottinette électrique ne sera plus ce terrain d’expérimentation sauvage pour les adolescents. Des règles nettes, une sécurité renforcée, et une vigilance accrue : la mobilité urbaine s’apprête à changer de visage, et chaque génération devra s’y adapter.


